Camping Russe

Publié le par Romain

Voila enfin le printemps ! Il faut dire que cette année, il est sacrément en avance, l’an dernier, aux mêmes dates, on se prenait encore une tempête de neige.

L’an dernier justement, un peu plus tôt en mars, nous fêtions la maslenitsa, mardi gras en fait, qui est symboliquement le jour de la victoire du printemps sur l’hiver. Pour cela, nous avions été invités par un camarade à venir passer une nuit en forêt et à participer aux festivités 100% folkloriques qui accompagnent ce moment de réjouissances.

Malgré l’habitude, nous n’avions pas pensé en partant que les Russes allaient encore une fois redéfinir notre vision des choses. Car le camping, comme tant d’autres choses, chez les Russes, c’est pas du tout comme chez nous.

Nous avons commencé à le comprendre quand Anton nous a demandé si nous avions pensé à prendre notre hache avec nous. Non, nous n’avons pas de hache, ni ici ni en France d’ailleurs. Peu importe, nos compères ont tout prévu.

Nous arrivons dans un lieu situé en pleine forêt, à 2 km d’une station de train de banlieue qui est elle-même perdue à 50 km de Moscou. Et là, surprise, il y’a au moins 200 tentes, une grande aire dégagée avec des trucs sculptés dans la glace dont un enorme château de 3 metres de haut.

Sauf que, les campeurs sont invités à se dégager leur propre emplacement. Il faut donc s’enfoncer un peu dans la forêt, et trouver un endroit où il n’y a pas un tronc de 50cm de diamètre à abattre avant d’aller se coucher. Deuxième étape, déblayer la neige sur 1 mètre, et virer les petits arbres.

 

Le déblayage

 

Pendant ce temps l’autre équipe, avec sa scie faite maison, coupe un ou deux sapins, débite le tronc, réserve les branches, qui, détail subtil, serviront d’isolant à mettre sous les tentes. Nous sommes sidérés par la vitesse à laquelle nos compères sont capables de transformer un fier sapin en allumettes en un temps record.

 

Le sciage

 

Par contre, pour ce qui est de la partie plus « technique », nous sommes appelés à l’aide. Monter une igloo dépasse manifestement le cadre de leur compétences.

-          Oui, j’ai vu qu’il y’avait trois arceaux mais j’ai jamais compris pourquoi

-          Ben y’en a deux pour la tente et un pour l’auvent

-          Ah bon ! Y’a ça sur ma tente ?!

Anton avait aussi oublié les sardines, probablement jugées inutiles. J’ai donc du tailler des sardines dans des branches de sapin !

Finalement, l’ensemble a bien tenu en place.

4 Heures après l’arrivée sur le site, vient le moment de la préparation de la bouffe. Et oui, pourquoi préparer des sandwiches quand on peut se faire une bonne purée de patates ! Voici donc nos amis qui allument un joli feu tout à fait bienvenu, et fabriquent, toujours à base de branches et de matériaux trouvés sur place, un super système pour suspendre les gamelles au dessus du feu, ainsi que deux bancs en bois pour s’asseoir.


Le même système en plus moderne chez nos voisins

Toujours aussi naïf, je demande si quelqu’un a de l’eau. « Suis-je bête ! » s’exclame un de nos amis, avant d’attraper une gamelle et de la remplir de neige, aussitôt suspendue au dessus du feu. Nous avons donc eu droit à un thé au goût très forestier, agrémenté de branchette, feuille et épines qui formaient un dépôt très amusant à la surface.

Le repas en lui-même, outre la très bonne purée, était fait de conserves qui elles par contre faisaient peur à voir. Le genre de boites où il y’a juste marqué « porc » ou « bœuf », sans préciser quelle partie de la bête est concernée. Le soir, la boîte est passée mélangée à la purée, le lendemain matin au réveil, Elo et moi avons préféré refuser poliment.


Mmmh, la bonne boite de vache !

Nous avons passé la soirée en compagnie de nos voisins, qui eux avaient monté un campement qui aurait pu tenir jusqu’au dégel. Ce sont eux qui nous ont fourni la tronçonneuse qui nous a permis d’abattre encore deux autres arbres. Leur emplacement était pour moitié entouré par un mur de buches de 1m50 de haut…

Sur le coup de 4 heures du matin, nous avons rejoint Morphée qui nous attendait depuis un bout de temps déjà. Malgré mon duvet certifié -10, j'ai quand même eu le sentiment que la victoire du printemps était fêtée prématurément..

Le lendemain avaient lieu les festivités, sur la grande aire dégagée. Dans le plus grand folklore, les Russes ont enchainé diverses épreuves, batailles de neige, avant de réaliser l’assaut du château en glace symbolisant l’hiver et de bruler une énorme poupée.

 

 






 


 

Publié dans Curiosités

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L
Bonjour  je ne sais pas écrire russe méme si ma grand-mère était de Saint-Pétersbourg. Superbe ton blog, le camping faut étre sportif quand méme !?  Félicitations c'est @nne-Marie d'Egypte qui m'a fait te découvrir . bon dimanche
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    J'adore tes récits: on s'y croirait ! !  les bonnes vieilles méthodes sont encore appliquées là bas tout comme ici où le système D a encore de beaux jours devant lui ! !  Belle journée et gros bisous  @nne marie<br />  <br />
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