Le fabuleux destin de Nahum le cafard

Publié le par Romain Enselme

Voila maintenant quelques jours qu’un charmant pensionnaire a élu domicile dans notre chère résidence. On se demandait d’ailleurs quand il allait se montrer, tant l’environnement est ici favorable à son développement : poubelles de bouffe traînant dans la cuisine, les chinois ayant ces derniers temps oublié l’usage du vide-ordures, dernier garant de « l’hygiène » des locaux, cloisons trouées, absence de joints dans les salles de bain, humidité et j’en passe. Non, monsieur avait besoin d’un peu de chaleur pour pointer le bout de ses antennes et enchaîner en copulant frénétiquement avec maman. C’est chose faite ! Je peux donc annoncer fièrement :

 

Nahum le cafard et ses potes ont débarqué !

 

Voici quelques renseignements complémentaires sur l’animal.

 

De couleur jaune, brun, l’espèce présente chez nous ne dépasse pas les deux centimètres. Cette taille idéale, associée à un corps mou lui permet d’investir presque tous les trous, fissures et recoins, de passer sous les portes et les papiers peints décollés.

L’insecte affectionne les lieux humides et sombres, et s’enfuit à la lumière. Surprendre une blatte en plein jour est le signe d’une invasion avancée. Sachant qu’on peut en croiser jusqu'à 6 en entrant dans la salle de bain, dont la lumière est allumée en permanence, je vous laisse imaginer ce qui se trame dans les cloisons de notre taudis.

 

L’animal est une merveille de l’évolution. Il se nourrit de tout ce qui est organique de près ou de loin : végétaux morts principalement, mais également viande, il affectionne les substances sucrées, les féculents, la peau, les cheveux, le papier, y compris le papier peint, les excréments, le sang frais ou desséché, les crachats, les cadavres y compris ceux de ses congénères. Pour couronner le tout le cafard est capable de jeûner plusieurs jours.

 

La lutte passe par l’emploi d’insecticides rémanents et de pièges, cependant, il faut alterner les types d’insecticides, car ils peuvent développer une résistance, les pièges finissent également par devenir inefficaces. Les cafards sont même résistants à la radioactivité, ils survivraient peut être même à un hiver nucléaire. Ils disposent de plus d'une capacité d'autotomie (perte et régénération des membres). La population de l’obschéjitié n’est pas forcément sensible à la lutte contre les nuisibles, les Indiens et les Birmans ont même interdiction par leur religion de tuer les animaux, les Chinois quant à eux ont une notion de l’hygiène très relative, à 4 Français, les autres étant en vacances, on se sent, je dois dire, un peu seuls…

 

Parti de la, toute lutte semble perdue d’avance, d’autant que pour une solution efficace, il faut convaincre la direction de lancer un programme d’éradication à l’échelle de l’immeuble, autant dire qu’il est plus simple et moins coûteux en temps de déménager.

Reste la solution de s’adapter, et de prier pour ne pas être victime d’une des maladies transportées par cette horreur.

Pèle mêle, les agents pathogènes trouvés sur des blattes sont les suivants :

 

Virus : hépatite, poliomyélite

Bactéries : Escherichia coli, Mycobacterium leprae, Klebsiella pneumoniae, Proteus vulgaris, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella spp. (dont S. typhi et S. typhimurium), Serratia marcescens, Shigella spp., Staphylococcus aureus, Streptococcus faecalis, Yersinia pestis

Champignons : Aspergillus fumigatus

Protozoaires : Entamoeba histolytica

Helminthes : Enterobius vermicularis, Trichuris trichiura, Ascaris lumbricoides, Ancylostoma duodenale, Necator americanus

 

Je suis vacciné contre la polio et l’hépatite B, c’est déjà ça. On considèrera également que la peste et la lèpre ont peu de chances d’être présentes. Restent quand même les salmonelles et autres staphylocoques…

 

Au dernières nouvelles, Nahum et sa belle sont capables de produire 70 à 100 000 petits par an.

 

De quoi s’amuser des heures encore…

Publié dans Entomologie

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S
Très fendart ton article sur Nahum....et pour moi fort instructif<br /> Mais je te rassure, ai des cousins de ton pote très rapproché qui habite chez moi à Bordeaux (les joies d'habiter au dessus d'un restaurant!!!)<br /> <br /> J'étais plutôt coolos avec eux jusqu'a présent mais je crois que je vais rincer mon bol le matin avnt de prendre le petit dej. <br /> Je te félicite pour ton blog et pour les photos. <br /> <br /> Je finairai par ce célèbre dicton: "Qui veut la paix, prépare la guerre..."<br /> <br /> Bonne extermination!<br /> <br /> BAYGON MAN
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A
Beurk quelle horreur !!!<br /> Tu crois qu'on poeut s'adapter à un endroit pareil ! J'aime déjà pas les fourmi alors les cafards.....
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B
Les chinois ont brisé tout un écosystème en introduisant des importuns dans la chaîne alimentaire ?<br /> On peux rétablir l'équilibre : faites-leurs découvrir les saveurs exquises du cafard laqué, du beignet de cafard, ou encore de la brochette de cafard au caramel . Ils adoreront !!!<br />
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R
La solution viendra de l'introduction dans la chaine d'un nouvel élément, répondant au nom d'acide Borique, dont les cafards sont friands... Une fois dans leur vie!!<br /> Son pote Baygon sera aussi de la partie.<br /> Cela pourrait nous sauver. Sinon pourquoi pas un virus anti chinois... Ou un peu d'acide borique dans les bols de riz qui trainent dans la cuisine (et sur lesquels les cafards courent ...) avant d'étre mangés par ces humanoïdes cafardo-resistants que sont les asiatiques...
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N
Mon pauvre petit Karon.. Il t'arrive que des miseres ! As-tu pense a eriger chez toi une chaine alimentaire ou ton camarade brun serait tout en bas ?...<br /> J'y arrive bien avec les souris :P...<br /> Quoiqu'il en soit ne fuis pas devant l'adversite, ce ne serait pas une bataille glorieuse ( meme si tu la perds ). Pardessu tout ceci je ne te souhaite pas du tout de subir les mefets de la syphillis, du typhus ou encore toute autre maladie suposee etre eradiquee. Penses a voir un medecin si tu vois quoique ce soit de louche.<br /> Biz charon.
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