Le fabuleux destin de Nahum le cafard
Voila maintenant quelques jours quun charmant pensionnaire a élu domicile dans notre chère résidence. On se demandait dailleurs quand il allait se montrer, tant lenvironnement est ici favorable à son développement : poubelles de bouffe traînant dans la cuisine, les chinois ayant ces derniers temps oublié lusage du vide-ordures, dernier garant de « lhygiène » des locaux, cloisons trouées, absence de joints dans les salles de bain, humidité et jen passe. Non, monsieur avait besoin dun peu de chaleur pour pointer le bout de ses antennes et enchaîner en copulant frénétiquement avec maman. Cest chose faite ! Je peux donc annoncer fièrement :
Nahum le cafard et ses potes ont débarqué !
Voici quelques renseignements complémentaires sur lanimal.
De couleur jaune, brun, lespèce présente chez nous ne dépasse pas les deux centimètres. Cette taille idéale, associée à un corps mou lui permet dinvestir presque tous les trous, fissures et recoins, de passer sous les portes et les papiers peints décollés.
Linsecte affectionne les lieux humides et sombres, et senfuit à la lumière. Surprendre une blatte en plein jour est le signe dune invasion avancée. Sachant quon peut en croiser jusqu'à 6 en entrant dans la salle de bain, dont la lumière est allumée en permanence, je vous laisse imaginer ce qui se trame dans les cloisons de notre taudis.
Lanimal est une merveille de lévolution. Il se nourrit de tout ce qui est organique de près ou de loin : végétaux morts principalement, mais également viande, il affectionne les substances sucrées, les féculents, la peau, les cheveux, le papier, y compris le papier peint, les excréments, le sang frais ou desséché, les crachats, les cadavres y compris ceux de ses congénères. Pour couronner le tout le cafard est capable de jeûner plusieurs jours.
La lutte passe par lemploi dinsecticides rémanents et de pièges, cependant, il faut alterner les types dinsecticides, car ils peuvent développer une résistance, les pièges finissent également par devenir inefficaces. Les cafards sont même résistants à la radioactivité, ils survivraient peut être même à un hiver nucléaire. Ils disposent de plus d'une capacité d'autotomie (perte et régénération des membres). La population de lobschéjitié nest pas forcément sensible à la lutte contre les nuisibles, les Indiens et les Birmans ont même interdiction par leur religion de tuer les animaux, les Chinois quant à eux ont une notion de lhygiène très relative, à 4 Français, les autres étant en vacances, on se sent, je dois dire, un peu seuls
Parti de la, toute lutte semble perdue davance, dautant que pour une solution efficace, il faut convaincre la direction de lancer un programme déradication à léchelle de limmeuble, autant dire quil est plus simple et moins coûteux en temps de déménager.
Reste la solution de sadapter, et de prier pour ne pas être victime dune des maladies transportées par cette horreur.
Pèle mêle, les agents pathogènes trouvés sur des blattes sont les suivants :
Virus : hépatite, poliomyélite
Bactéries : Escherichia coli, Mycobacterium leprae, Klebsiella pneumoniae, Proteus vulgaris, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella spp. (dont S. typhi et S. typhimurium), Serratia marcescens, Shigella spp., Staphylococcus aureus, Streptococcus faecalis, Yersinia pestis
Champignons : Aspergillus fumigatus
Protozoaires : Entamoeba histolytica
Helminthes : Enterobius vermicularis, Trichuris trichiura, Ascaris lumbricoides, Ancylostoma duodenale, Necator americanus
Je suis vacciné contre la polio et lhépatite B, cest déjà ça. On considèrera également que la peste et la lèpre ont peu de chances dêtre présentes. Restent quand même les salmonelles et autres staphylocoques
Au dernières nouvelles, Nahum et sa belle sont capables de produire 70 à 100 000 petits par an.
De quoi samuser des heures encore